Le poète Albert Lozeau employait le mot « billettiste » pour saluer, dans une dédicace, certains de ses amis chroniqueurs du Devoir. Ce terme semble cependant recouvrir un fait plus large, qui outrepasse les limites de la simple confrérie. Il nous renvoie à un type de chronique, le billet, que l’on associe d’ordinaire à une forme d’écriture privée, mais qui étrangement, au tournant du siècle dernier, se retrouve en première page d’un journal d’intérêt public. C’est ce caractère intime du billet qui retient l’attention de Vincent Charles Lambert. Dans cette anthologie particulièrement originale, on découvre un ensemble de billets dont les préoccupations, éloignées de tout sensationnalisme, se portent le plus souvent sur des scènes aussi humbles qu’un souvenir d’enfance ou le passage des glaces sur le fleuve.
Une heure à soi. Anthologie des billettistes (1900-1930) offre un panorama clair et personnel de l’écriture de la chronique, un genre littéraire trop méconnu. On y retrouve des textes de Marie-Antoinette Tardif, Antoine Bernard, Henriette Dessaulles, Ernest Bilodeau, Marie-Louise Marmette, Georgina Lefaivre, Albert Lozeau et Alice Pépin.