Voici l’histoire d’une enfant ordinaire dans un quartier peu connu de Montréal. Parc-Extension est le quartier multiethnique par excellence : Juifs, Grecs, Haïtiens, Tamouls y transitent avant de s’établir pour de bon dans d’autres secteurs plus cossus. Minoritaire en tant que Québécoise francophone « pure laine » dans un environnement majoritairement grec, la narratrice y passe les dix-huit premières années de sa vie, dans une sorte d’exil intérieur qui colore son interprétation du monde. Nous suivons le regard, tantôt perplexe et amusé, tantôt sombre, qu’elle porte sur le quartier bigarré qu’elle aime, ainsi que sur sa famille où se préparent, insensiblement, des événements qui feront voler son monde en éclats.
Ce récit doux-amer nous met face aux questionnements sur l’identité, au fossé des perceptions et des communications entre le monde de l’enfance et celui des adultes.
[extrait]
Je ne sais pas où est l’hôtel, mais je connais son nom : l’hôtel Dieu. Ma mère y est souvent parce qu’elle doit beaucoup se reposer et reprendre des forces. Et ça va. Je veux dire, si elle doit aller là-bas pour être mieux et pour être heureuse, ça va, même si je trouve un peu blessant d’être mise à ce point à l’écart.