Nous nous sommes écrit comme ça, à tous les mois, à tous les deux mois. Des lettres échangées au rythme des idées et des événements plus intimes, car la vie cherchait inlassablement à pénétrer notre pensée. Nous le savions depuis le début : ces lettres seraient ouvertes, publiques. Nous avons toujours cru qu’elles constitueraient en fin de compte un livre conjoint.
Les lettres qui forment la substance de cet essai sont à n’en pas douter les éléments d’un paysage frontalier. Car il y a bien ici deux lieux d’écriture. Vues du Québec ou de l’Ontario français, les perspectives pouvaient-elles être les mêmes ? La réponse à cette question viendrait assurément plus tard. Le lieu de rencontre que nous anticipions était déjà œuvre de littérature.