Les essais réunis dans Trames, tous consacrés à des poètes, cherchent à décrire ce point nodal où, chez chacun d’eux, se lient art et politique.
Tour à tour, Jacques Prévert, Denis Vanier, Paul-Marie Lapointe, Gilles Hénault, Patrice Desbiens, Gilbert Langevin, Roland Giguère, Georges Brassens et André Breton sont invités à montrer la trame singulière qu’ils ont tissée et qui relie, en des rapports souvent complexes mais toujours lourds de conséquence, l’esthétique et le politique.
On découvre alors autant de manières de refuser de se laisser enfermer dans le faux dilemme d’un engagement qui serait fatal à la poésie ou d’une poésie renonçant à se situer face au politique. Autant de manières, à vrai dire, de refuser de céder à ce cynisme ambiant qu’entretiennent aussi bien la suspicion à l’égard du politique que la méconnaissance de la nature profonde de la poésie.