Il fut un temps où le poète et le monde ne faisaient qu’un. Appelons cela la vie. Maintenant, le poète arrive mal à se rappeler s’il est venu au monde ou si ce dernier est apparu en lui. Confondant apprivoisement de l’imprévu et contemplation du mystère, il ne sait plus s’il vit ou bien s’il joue.
Des rondes inaugurales de nos poussières d’étoiles aux fluctuations des capitaux spéculatifs, depuis le premier sacrifice jusqu’à l’extinction finale, nous n’aurons presque rien fait d’autre que jouer.
Sous forme de diptyques où les poèmes en vers et en prose se font écho, Théories des jeux explore un rapport trouble et complexe à l’immensité du monde. Entre foisonnement et dépouillement s’y déploient la violence et la beauté inséparables du seul fait d’exister, celles du désir et de la loi, de la parole et de l’écriture, de la nature et du social.