Sombre d'ailleurs

Durand, Frédérick, Sombre d'ailleurs, Éditions Triptyque, t-poésie, 2009, 55 p.
Prix : 
15 $
ISBN : 
978-2-89031-644-7

Sombre d’ailleurs explore la force créatrice et destructrice de l’imaginaire par le biais de poèmes brefs et percutants, en vers et en prose. Si « la première étape sera d’embrasser », annonçant l’intensité à venir, le reste ouvre la porte à tous les possibles. Une multitude de scénarios passionnels s’ensuivront, vécus ou non, à venir ou remémorés, possibles ou impossibles. Quand on construit sur des ruines aux frontières mouvantes, « il est toujours minuit » puisqu’on doit avancer à tâtons dans une existence aux contours flous… Ce recueil se veut donc une réflexion sur les pulsions de vie et de mort qui nous habitent, sur la peur, l’incertitude, la solitude et la puissance du monde intérieur qui nous permet de survivre au monde jour après jour.

 

Ton nom sur la porte : insectes
il fait froid dans la lumière humide
et tu ris quand tes doigts tombent
je pourrais m’habiller de ton sang
y retrouver ma raison
une maison froide au fond du précipice
mesurer ne veut plus rien dire
on a trop enterré depuis
juste se souvenir compte
se souvenir
et les cris
Morsure sur mes phalanges
l’éveil, certitude d’avoir oublié – quoi?
ces rues qu’on foulait à Madère?
il manque une pièce dans l’air fixe
bleue alpha
délavée, couverte de lignes vertes qui tressautent
tu parcours sans cesse le même cimetière
au matin, tu seras enfermée sous le mot « fin »
sans vouloir partir
tu t’improviserais mystère
pour éviter le couperet peut-être
– déesse au visage arraché –
mais demain tu voudras plonger à nouveau