Entre sa douce moitié qui a pris amant et un toxicomane violent qui menace de lui faire la peau, Antoine Barcelo ne sait plus trop à quel saint se vouer. Malgré l’ennui et la violence sourde qui traversent son quotidien, malgré une sexualité moribonde et la conviction latente d’avoir raté sa vie, il s’accroche à la routine comme à une bouée de sauvetage et tente de garder le cap alors que tout fout le camp. Au coeur de la tourmente, la disparition mystérieuse de son père, qui pourrait être l’élément le moins signifiant d’une série d’incidents, devient plutôt le fil conducteur de ce récit bercé par la musique mélancolique de Leonard Cohen.

François Leblanc met en scène une réalité contemporaine plutôt sombre, sans jamais toutefois verser dans le pathos. Il conjugue ironie et distanciation pour décrire le bouleversement du quotidien d’un homme plutôt ordinaire. Le lecteur finit par éprouver tendresse et empathie envers cet Antoine Barcelo.

« C'est ce qui crée par-dessus tout l'originalité de Quelques jours à vivre, ce mélange des genres. Tout autant que le mélange de fausse naïveté, de mauvaise foi et de mal-être rentré du héros.Ce côté mi-figue mi-raisin du héros. Et du récit. À première vue anodin, en réalité plus grave qu'il n'y paraît. Tout cela donne un ton au roman. Un ton propre. Au-delà de toute compraison. »

– Danielle Laurin, Le Devoir