En septembre 2010, le magazine torontois Maclean’s publie un dossier intitulé « Quebec: The most corrupt province in Canada ». Un journaliste et un éditorialiste attribuent cet état de corruption selon eux avancé à la forte implication de l'État dans l'économie et plus encore, à la place qu'occupe le débat constitutionnel dans la province ; le temps qu'il consomme n'en laisserait guère pour une saine gestion des affaires publiques.
La réaction est vive : alors que la plupart des élus québécois décrient ces propos, y voyant un cas très net de Québec bashing, les réactions sont mitigées au sein de la population et dans les médias. Après sept mois de débats et de conflits, le Conseil de presse blâme finalement le magazine pour avoir manqué de rigueur dans ce dossier.
Mais en quoi exactement consiste le bashing? Sur quoi le Québec bashing repose-t-il? Quelles conséquences entraîne-t-il? Pourquoi certains voient-ils dans l'affaire Macleans's un cas de Québec bashing alors que d'autres, non?
Geneviève Bernard Barbeau envisage ici cette controverse non pas comme un simple fait divers, mais bien comme un véritable événement révélateur de conflit social, fortement enraciné dans l'histoire. Au-delà du cas étudié, c'est le bashing en tant que pratique sociale qui est ici radiographié.