Au XIXe siècle, les hommes qui voyagent sont parfois accompagnés de leur épouse. Il arrive que l’accompagnatrice, qui a ainsi l’occasion de découvrir de nouvelles contrées, prenne la plume pour fixer ses souvenirs. Ces récits de voyage peuvent être distincts de ceux qu’écrivent aussi souvent leurs maris, ou former avec ceux-ci une oeuvre unique, l’écriture se faisant alors à deux mains.
C’est à l’analyse de huit de ces récits, rédigés par des couples mariés francophones, qu’est consacré l’ouvrage de Margot Irvine. On y verra comment le récit de voyage, lorsqu'il est partagé par un couple hétérosexuel, contribue non seulement à reproduire le discours hégémonique sur la socio-sexuation, mais participe aussi à sa construction. Tout particulièrement destiné aux lecteurs qui s’intéressent aux études génériques (récit de voyage, écritures de l’intime), au discours social, aux études post-coloniales et à l’écriture des femmes au XIXe siècle, Pour suivre un époux. Les récits de voyage des couples au XIXe siècle met en lumière une pratique d’écriture qui mérite qu’on s’y attarde.