Ce livre est l’histoire de douze textes survivants, rescapés, qui, faute de ressources, auraient pu ne jamais voir le jour. Traversés par le thème de la pauvreté, ces récits troublent le rapport à la famille, à l’éducation, au corps, à la mode, à la nourriture, à la mémoire, à la dette; les voix, éloquentes et poignantes, s’y font écho autant qu’elles adressent les silences qui persistent.
La pauvreté se montre ici de l’intérieur, sans qu’on l’antagonise, la réduise à une seule chose ou l’idéalise. Les auteur·ices expriment à la fois l’attachement et le rejet, l’amour et la souffrance ressentis envers l’expérience de la pauvreté, et parfois envers son éloignement. Par le croisement de différents vécus et de différentes esthétiques, ce collectif en déplie les complexités, les ambiguïtés, les contradictions.
Pauvreté rassemble des textes risqués, courageux et bouleversants, qui empruntent au récit, à la poésie, à l’essai lyrique et à la correspondance. Ces textes incarnés, écrits depuis des corps transfuges qui ont connu ou qui côtoient la pauvreté, interrogent les marques qu’elle peut laisser – entre honte, culpabilité et réinvention.
Avec des textes de: Marie-Célie Agnant, Jennifer Bélanger, Pascale Bérubé, Marilou Craft, Nicholas Dawson, Jean-Guy Forget, Jonathan Lemire, Mariève Maréchale, Alex Noël, Emmanuelle Riendeau, Karine Rosso et Stéphanie Roussel.
*
« L’odeur des friperies m’a répugnée presque toute ma vie ; incapable d’y figurer mon corps, de lui accoler cette émanation d’humidité et de vies passées, abandonnées, anonymes. Puis, un jour, le dégoût s’est éteint, et alors j’ai su que je n’étais plus pauvre, que personne ne chercherait à trouver les traces de son mépris sur mon corps. Les choses sentent différemment qu’elles soient imposées ou choisies. J’ai désiré investir ce mot – pauvreté – depuis que je l’ai quitté concrètement. » S. R.
Disponible dans toutes les bonnes librairies près de chez vous le 24 février 2021.