Prose poétique accompagnée d'œuvres de Marcel Jean.
Poète d’une grande originalité ayant surtout publié durant les années 70-80, Alexis Lefrançois s'est consacré depuis à la traduction et à d’autres activités. Aujourd’hui, l'auteur de Rémanences et de 36 petites choses pour la 51 réintègre enfin son identité d'écrivain avec un triptyque de proses à teneur autobiographique, où l'imaginaire d'enfance est combiné à une réflexion existentielle et poétique.
Les œuvres couleur de l'artiste Marcel Jean sont ici inséparables des Pages tombées d’un livre. Réalisées dans la volonté d’un objet commun, ces images s’immiscent dans la pensée même de l’œuvre et en traduisent le surgissement. Écho autant que dialogue, la dimension apportée par Jean est superbement transmise par les talents du graphiste Slobodan Radosavljevic.
« La folie n'est pas la maison du poète. La boîte n'est pas la maison du poète. La folie n'est pas la poésie. Il n'y a pas de folie douce. La lumière fait mal jusque de l'autre côté de la nuque. La folie n'est ni la maladie du poète ni la santé du poète. Le silence est la maladie du poète. Le poème est la santé du poète. Et tout d'abord, à l'instar de La Tour de feu voici quelques années, réclamer pour la poésie, toute poésie, l'inaliénable « droit d'asile », l'inaliénable droit d'être ailleurs, hors propos, hors-texte ! Mais ne le sommes-nous pas déjà, toujours, partout, aliénés, hors propos, hors d'ordre, hors-texte ? »