Plus de cent cinquante ans d’érotisme dans le roman québécois. Qui l’eût cru? Et pourtant… De nombreux auteurs ont abordé le continent érotique, comme le démontre cette lecture «qui-ne-pense-qu’à-ça» de 100 œuvres révélant des scènes de sadisme, de masochisme, d’onanisme, de voyeurisme, de jeux parasexuels, d’orgies, de triolisme, de fétichisme, et plus encore.
De la séduction à la jouissance, l’intimité physique a toujours bénéficié de l’alcôve accueillante de l’imaginaire romanesque. Là où la censure du XIXe siècle tente de limiter l’épanouissement sensuel, la sublimation transmet plus subtilement, mais aussi assurément, la rencontre des corps. La modernité de la seconde moitié du XXe siècle voit quant à elle le triomphe de l’érotisme dans les romans où les scènes sexuelles acquièrent une ampleur croissante et se font de plus en plus explicites. Et en ce début de troisième millénaire le roman érotique devient un genre à part entière.
L’érotisme ouvre sur une dimension fondamentale de l’expérience humaine; que ce soit dans Angéline de Montbrun, Maria Chapdelaine, Un homme et son péché, Bonheur d’occasion, Une saison dans la vie d’Emmanuel, Trou de mémoire, Un rêve québécois, Les enfants du sabbat ou Les histoires à faire rougir, il procure une connaissance inédite sur les êtres chavirés par la pulsion intense et chatoyante du désir sexuel.