À travers ce qui m’a été dit chez les auteur·es rassemblé·es dans ce livre, j’ai cru reconnaître quelques thèmes structurants. On peut parler de quelques lieux fétiches (la cabane, la grotte, la cage, la maison délabrée, la fenêtre, la chambre, l’atelier, le fleuve, le quartier, la région, le Québec, le Grand Nord, les États-Unis…), de lieux fragiles, dits souvent modestes ou discrets, prosaïques, de lieux psychiques, bien sûr. Ce sont des lieux de vulnérabilité, des lieux de solitude, marqués par les mouvements du corps et du cœur, des lieux de rencontre, avec ce qui est absent, hors limite physique, temporelle, identitaire, ou affective.
Ces lieux rendent toujours compte des possibilités de la rencontre, ne serait-ce que par les mots, dans l’imaginaire, et des risques de l’effondrement. L’écrivain·e, dirait-on, se tient comme le funambule sur une corde raide. Il ou elle regarde le monde en face, de ce point de vue qui vient du « plus vif », car, dans les mots de Marie-Hélène Voyer, on sent de leur part, et de façon insistante, l’exigence de l’autre. » G.G.
Entretiens avec Mathieu Bélisle, Frédérique Bernier, Jean Désy, Gabrielle Giasson-Dulude, Dalie Giroux, Kateri Lemmens, Paul Chanel, Malenfant, Pierre Nepveu, Charles Sagalane, Erika Soucy et Marie-Hélène Voyer.