Nous ne savons plus lire, comprendre, interpréter le religieux. Pourtant, il n’y a pas si longtemps encore, dans nos pays aujourd’hui laïcisés, l’Église et la croyance imprégnaient toutes les manifestations culturelles selon des codes et des pratiques séculaires. En France, l’histoire littéraire est jalonnée par les grands débats qui, de Bossuet à Barbey d’Aurevilly, en passant par Chateaubriand et Mauriac, ont interrogé les liens entre religion et littérature.
On oublie souvent que la question a également été posée par les auteurs québécois, selon des modalités singulières particulièrement intéressantes. Lionel Groulx, Louis Dantin, Gabrielle Roy, Saint-Denys Garneau, Anne Hébert et André Langevin, pour n’en citer que quelques-uns, ont, à des degrés divers, inscrit les préoccupations religieuses dans leurs œuvres. La manière dont ils procédèrent à cette inscription dépendit certes de leur rapport personnel à la foi, mais également du contexte sociologique et politique qui les environnait.
Cet ouvrage fondé sur une approche historique révèle leurs points de vue et jette un éclairage nouveau sur la relation de la littérature au catholicisme.