Dans ce recueil de textes, il est souvent question d’alcool – de l’analogie entre rock punk et vin naturel ou, encore, de calvados savouré en sous-vêtement –, et les saveurs de chips et le chocolat de dépanneur méritent notre attention au même titre que l’andouillette parisienne, l’oursin mexicain et les tomates de Louis XIV. À mille encablures de la critique de restauration ou de la chronique œnologique classiques, le montréalais Jonah Campbell nous entraîne dans la complexité des rapports que nous, humains modernes, entretenons avec le monde et la nourriture. Chacun de ses essais nous rappelle que manger est à la fois un besoin animal et un art un peu tordu. S’il fallait comparer la manière de cet écrivain, il faudrait se tourner du côté baveux de Montaigne et du côté hipster d’un Rabelais anglo-saxon qui aurait connu l’ultracentrifugeuse à pression, vu Le retour des morts-vivants, voyagé souvent en avion, mangé de la poutine et lu Hannah Arendt.
… Miam!
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