Saint-Bourdon pourrait s’apparenter à un village comme les autres, mais ce serait passer sous silence les coulées de boue qui l’ont coupé du monde pendant des mois, l’incendie criminel qui a ravagé son église ainsi que tous les cadavres qui pourrissent sous terre. Non, Saint-Bourdon n’a rien d’une localité banale: sous la grêle et les bourrasques, le village est dominé par les ombres du passé et l’angoisse d’un futur qui semble ne jamais advenir.
Dès qu’elle en a eu la possibilité, Madeleine – la boiteuse, la mal-aimée – a fui Saint-Bourdon. Elle travaille désormais à l’hôpital de Grand-Ville, où elle est responsable de nettoyer les corps avant leur envoi à la morgue. Madeleine entretient un rapport complexe avec ses « clients »: elle leur raconte des histoires et écoute leurs confidences en retour. Car c’est bien connu: les gens, en mourant, emportent de nombreux secrets avec eux. Or, un soir, Madeleine se retrouve face à la dépouille de son frère, Édouard, qui de son vivant n’a jamais quitté le village. D’une confession à l’autre, un jeu de miroirs déformants s’installe: à quel personnage se fier pour discerner la réalité? Qui fabule, qui dit vrai?
Avec une intrigue aux multiples enchevêtrements et portée par des personnages plus grands que nature, Madeleine nous berce dans une atmosphère onirique et emplie de mystères. Monique Le Maner signe ici une œuvre remarquable, qui nous confirme une fois de plus l’habileté et la force de son écriture romanesque.
Disponible dans toutes les bonnes librairies près de chez vous le 10 mars 2021.
« Dire que j’ai été séduit, certainement, mais aussi et plus encore, possédé. Une vraie possession par [un] roman trouble, parfois même glauque, et si tendre pourtant. La voix de […] Madeleine, les témoignages de sa conscience dans son univers sombre, déserté au centre d’un espace clos, c’est une superbe lumière tamisée par un brouillard enveloppant. Une jouissance de lecture. Quelque chose de neuf, la voix d’une auteure originale. » — Guy Lalancette, auteur