Si le lyrisme a déjà pu correspondre à des valeurs d'élévation et de noblesse, il en est venu à signifier l'inverse chez les postromantiques, lesquels se méfiaient des écrivains qui pervertissent le style jusqu'à l'enflure oratoire. Loin d'être tenues pour suspectes, l'instabilité et la fragilité sont dès lors recherchées au nom de la singularité du discours. En ce sens, on peut dire avec Karlheinz Stierle que c'est la position précaire ou critique du sujet qui caractériserait l'énoncé lyrique.
Les notions de lyrisme, d'énonciation lyrique et de sujet lyrique, dont les définitions n'ont cessé d'être revues par la critique, ne peuvent être ramenées à leur seule fonction expressive, ni être assujetties seulement à une logique de partage des genres littéraires. Une telle complexité appelle des réflexions d'ordre rhétorique et linguistique sur le fonctionnement du poème. C'est dans cet esprit qu'ont été menées les présentes études.

Avec des textes de : Mélanie Beauchemin, Lucie Bourassa, Denise Brassard, Michael Brophy, Paul Chamberland, Dominique Combe, Didier Coste, Louise Dupré, Laurent Jenny, Daniel Leuwers, Hélène Marcotte, Jean-Michel Maulpoix, Jacques Paquin, Dominique Rabaté, Denis Smith, Yves Vadé, Nathalie Vincent-Munnia et Nathalie Watteyne.