Ce livre commence avec un éblouissement, le soleil des Baléares mais aussi la violence inquisitoriale du langage qui nous façonne dans nos pensées et nos sens. De Majorque à l’île Bonaventure, du désert de l’Arizona au plateau Mont-Royal, nous fouillons le réel pour tirer de celui-ci les mots dans lesquels il consentira à se laisser dire. Il nous faudrait admettre qu’aujourd’hui les mots sont tordus, précipitent une trahison de l’expérience. Il nous faudrait retrouver dans le fil de nos phrases une origine, que chacun retrouve ainsi sa création du monde.
L’Inquisitoriale propose une réflexion sur la nature du langage, le lecteur y découvrira une réconciliation avec celui-ci. Le livre se termine par un hommage à une poétesse disparue, François Bujold, une mouette inapprivoisée venue de Gaspésie.
Le corps inscrit tout, le ressassement du monde efface tout. Je vous prie, ayez l’alerte grave, respirez vos jours. Abreuvez un buisson épineux au désert de l’amour.
Nous avons la forme du monde en nous, c’est pourquoi l’esprit qui se désintègre libère des chiffres très secrets. Avec la poésie, le langage mime sa propre fin, préfigure la fin de ce qu’il incorpore.