Les ouvrages du temps sont autant de fragments épars présentés en quatre saisons, pour en nourrir les prochaines. D’abord, les dormances de l’hiver, les pauses, les au revoir et les finalités, puis les orbes de l’automne, la maturité et sa lumière. Suivent alors les occurrences de l’été de tous les possibles avant de retourner aux hoiries du printemps, de la mémoire et des héritages. La grande majorité des poèmes et des chansons sont inédits, mais vous reconnaîtrez peut-être aussi quelques textes du florilège chansonnier de l’auteur, fils d’auteur.
« Les chemins ainsi tracés par Boulerice nous font voyager de sommets en sommets indifférenciés, ceux de la culture populaire et ceux de la culture savante, et ils le font, car c’est là une de marques, un des miracles de l’art et de la culture, sans jamais nous dépayser. L’amour est ici un des nécessaires ingrédients de ce miracle, et il est sous toutes ses formes omniprésent dans ces pages. Les saisons dont il est ici question sont bien entendu celles que traversent les individus, mais ce sont aussi celles que nous traversons collectivement. En les racontant, Boulerice réfère alors souvent à notre histoire, à ses héros, à ses légendes, et certaines de ses plus belles et émouvantes pages y sont consacrées. » Extrait de la préface de Normand Baillargeon
*
J’ai le cœur en tondre
Consumant peu à peu
Le goût des rituels
De ton eau et des corps
Un soleil d’amadou
Dans le bois qui s’enflamme
J’ai la mort qui s’élève
Impatiente à nos vies
J’ai le cœur en tondre
Dans le bois de ma tombe
Qui pousse en silence
Dedans les landes lourdes
Ma flamme est de vie
Ma flamme est de mort
Ma flamme me survit
Dans le cœur du bois mort
Crédit photo: Tzara Maud
Disponible dans toutes les bonnes librairies près de chez vous le 13 octobre.