Ce recueil de poésie offre deux moments d’écriture que séparent plus d’une quinzaine d’années.
Le premier évoque diverses expériences de lecture du monde au fil du quotidien. Il se présente comme une avancée continue qui va de la description tranquille de tableaux ou de paysages (la terre, la lumière, la marche, les couleurs, le vent) à l’évocation paisible d’émotions familières, en passant par des moments plus turbulents, davantage conformes à ce que charrie communément l’idée de désir.
La deuxième partie reprend la figure emblématique de ce que l’histoire littéraire a retenu sous le nom de poète maudit. On le présente fougueux – certains s’y reconnaîtront peut-être –, au cœur de ce que l’écriture et la lecture peuvent avoir de «paradoxal».
Les «ombres passantes» se manifestent ici et là sans même qu’on les appelle. Quant au «projet informulé», il est le lot de quiconque ferme la marche et sent farouchement le besoin de bouger à nouveau, comme s’il était resté au seuil de ce qui veut naître.