Les marges du désert évoque la quête de l'autre qui se poursuit entre le péril et l'éblouissement. Ce recueil invite également le lecteur à quelque chose de plus grand, comme s'approcher des enfants qui meurent aux tranchets des journaux ou encore de ceux qui, dans leur chambre d'hôpital, regardent la lumière dégouliner entre les lames des stores. Il s'agit peut-être surtout de quelques mots placés ici et là au hasard d'un parcours et qui proposent, sans trop le vouloir, un peu de sens, sinon un filet de lumière à nos pans de vie souvent dispersés.
Tu verras,
tu seras la première
à trouver le ciel
sur les comptoirs des jours.
Tu lanceras tes cartes
dans le chas de l'amour,
cueilleras la douleur
comme de simples cailloux.
Tu ne seras plus seule
à ordonner les osselets
dans la lande.
Tu sentiras enfin
le vent se dévêtir
au pied de ta mémoire.