« J’ai été humain à une certaine époque, puis j’ai changé d’avis», écrit Véronique Bessens. Les animaux et leurs hommes; Eluard conspire ici avec La Fontaine. Mais c’est la belette et le rusé goupil qui cèlent les secrets de l’écritoire : «… dans le crissement des sauterelles et le craquètement intenable des grillons… ».
Car l’oreille est souveraine, le souvenir est instant et le son cravache le sens: belle cavalcade en vérité, même si la meute aboie. Et comment exonérer le cruel veneur?
Reste la poésie, secret coriaire de l’expression, recours et refuge. Véronique Bessens s’y entend à merveille: tendons l’oreille à cette voix nouvelle, généreuse et envoûtante.
— Marc Vaillancourt