Les boudoirs, chez Balzac, posent problème : les poètes y perdent leur éloquence, les militaires n'y commandent pas, les marquises n'y rêvent jamais à leur aise. On y ment, on y pleure, on y tue. Et on y boude ! Le plaisir ? Que pour deux ou trois happy few. Sur le canapé des boudoirs romanesques d'Honoré de Balzac s'affrontent les enjeux sociopolitiques du XIXe siècle : les impératifs de la vie publique et ceux de la vie privée, l'homme et la femme, l'individu et la loi, l'or et le désir, l'Ancien Régime et « l'Élection étendue à tout ». Comment alors séduire l'être aimé ? J.-F. Richer étudie l'économie matérielle des boudoirs balzaciens et il analyse leurs effets dramatiques sur les personnages qui les fréquentent. Surveiller, mentir, désirer, mourir : la structure narrative du boudoir nous installe de plain-pied dans une formidable machine à raconter : la maison balzacienne.