En soutenant, en 1832, que c'est la religion, la langue et le caractère national qui font la nation et non les frontières, le droit et les institutions politiques, les intellectuels de l'Église proposèrent de rassembler en Amérique du Nord britannique un Canada français fondé sur une idée ethnicoculturelle de l'identité collective et ils désignèrent ainsi une issue à l'impasse où la défaite de la république patriote avait laissé le Bas-Canada. Désignant comme "drapeau sans couleur" le nationalisme politique des républicains, ils voulaient asseoir le Canada français sur la substance éthique et sur les contenus culturels qui viennent avec une foi, une langue, des traditions et un art de vivre.
Le programme conservateur de cette "survivance", comme on le sait, a fait l'objet à répétition, depuis 50 ans, des critiques qui ont invité le Québec à la rupture ou qui ont célébré cette dernière. À rebours du discours de cette modernisation, cependant, de nombreux ouvrages récents ont remis en question l'image du Canada français qui avait été construite dans l'aventure de cette rupture, sans doute aussi afin de remettre en valeur la culture qu'elle avait transformée. C'est dans la suite des ouvrages proposant ce retour réflexif sur le Canada français que s'inscrit le présent séminaire.
On y trouvera des exposés de Louis Rousseau, Pierre Harvey, Lucia Ferretti, Gilles Paquet, Bruno Ramirez, Charles Castonguay, Yves Frenette, Marcel Martel, Simon Langlois, Joseph Yvon Thériault et Gérard Bouchard, de même que des commentaires de Raymond Lemieux, Fernande Roy, Martin Meunier, Robert Laplante, Micheline Cambron et Pierre Nepveu. Interviennent aussi dans les échanges Sylvie Beaudreau, Éric Bédard, Gary Caldwell, Gilles Gagné, Dominique Garand, Jean Gould, Gilles Labelle, Sylvie Lacombe, Jean-Jacques Simard et Jean-Philippe Warren.