Avec six dessins de Sergio Kokis
Toute proche de la fin la bouche qui choisit le mot impur ou qui embrasse ses propres lèvres. Elle naît sans lumière et elle ressemble à l'ombre. Les arbres se replient en fumant, et nous aussi.
Pour qui la porte s'ouvre sur l'horizon ensablé, la distance que cette bouche tisse est une valse en feu qui manque à la cécité de l'œil, c'est un ciel déchu un cratère sans étoiles polaires suspendu à un fil.
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Sur nos genoux, l'attente. Sur nos têtes le ciel ambigu, la roue qui tourne un instant, un taxi rouge piétinant les hiéroglyphes de l'enfance. Et la rumeur persiste.
Comment donner la parole aux pierres? L'amante piétine cent fois le champ uvulaire. Mes oiseaux y creusent leur tombe en lieux troubles, chant d'eau pour irriguer nos vallées de rires dans le grand lit défait qui ne tarit jamais. Il reste en ce pays désuet des odeurs de lumières, des cierges muets nommant la vie qui me traverse à la course.
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