La plupart des hommes meurent de chagrin

Vaillancourt, Marc, La plupart des hommes meurent de chagrin, Éditions Triptyque, t-poésie, 2009, 61 p.
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15 $

Relisons ensemble Thierry Maulnier : « La mission propre de la poésie est d’offrir au plus solide du langage et au plus mystérieux du monde, le lieu d’une miraculeuse coïncidence ». En remplaçant mission, trop préceptoral par « volonté » et miraculeuse coïncidence, trop providentiel par « heureuse rencontre », on obtiendrait une première approximation de mon idéal en fait de poésie. Un raffinement supplémentaire nous sera fourni par T.S. Eliot, lequel cherchait dans l’art des vers « ...un équivalent émotionnel de la pensée ».

Voilà du moins définies mes intentions, et illustré mon propos.

Le titre, quoiqu’il fasse allusion au caractère irréparable de notre existence, ainsi qu’à l’Achéron irrepassable, n’intimidera personne. « La quête de joie », celle d’écrire, de lire, de vivre, surmonte toute infortune, malencontre, traverse et marrisson.

Le rythme, état du corps comme de l’esprit, oscille de l’incantation obscure à l’anecdote éclairante, de l’allusion timide à l’affirmation résolue; car on peut faire assoner les sentiments et rimer les métaphores, ainsi qu’on fait avec les mots.