À l’heure où se construit une dynamique de combat entre l’Occident dit « éclairé » et les extrémistes musulmans – tels ces talibans qui ont pulvérisé les Bouddhas de Bamiyan –, l’auteur a plutôt choisi d’interroger ici la dévalorisation de l’image que couve la tradition culturelle occidentale. Car « nous », nous nous croyons libérés de la peur des images… Le sommes-nous vraiment? Pourtant, de nos jours, bien des intellectuels, comme n’importe quel quidam, vous diront que les images sont dangereuses et qu’elles ont une mauvaise influence, en particulier sur les jeunes.
Cet essai polémique entend précisément remettre en question ces préjugés en s’intéressant aux usages de l’image chez certains artistes contemporains et en déplaçant le débat sur le fond de la longue histoire du rapport entre l’image et le texte, dont on ne saurait depuis l’Antiquité exclure les enjeux de pouvoir et les hiérarchies implicites. Une lecture essentielle, à la suite de laquelle on ne peut plus voir notre monde – ni les selfies – comme avant.
Avec des reproductions d’œuvres de Michel de Broin et d’Alana Riley.