Femme de peu de durée, l’auteure s’attache à faire l’inventaire d’un monde qui se dérobe sous ses doigts: objets épars et incomplets, restes d’émotions, bouts de récits entendus ou inventés, bribes de conversations.
La poésie de l’inventaire est celle de la liste et du défaut, de l’ascèse et de la fabrication. L’écriture qui demeure se fait alors décompte (inventaire), possibilité (invention) et argument (inventio).
Une douleur coupée drue
en biseau
et rien
rien qui puisse amoindrir
l’angoisse
tenir tout bien ficelé
corseté
fermer la main
de peur que les choses ne lâchent
Si elles lâchent
c’est la fin