Images incandescentes. Amérique latine : violence et expression politique de la souffrance

Prix : 26,95 $
ISBN : 978-2-89518-347-1

 

La première, Bárbara, est un personnage de roman: «superbe croqueuse d’hommes… maîtresse femme, ogresse avide des domaines et du bétail d’autrui», figure mythique de la nécessaire pacification de la plaine vénézuélienne. Dans ses veines coule la barbarie de l’étendue sauvage, de la savane qu’évoque dans ses discours l’impétueux président Chávez. La seconde, Rufina, vendeuse ambulante rencontrée à Mexico, raconte sa propre histoire: «J’ai mon fils en prison… Je ne veux pas le voir». En entrevue, sa posture révèle l’envers du bonheur familial: le fait même d’avoir des enfants, voilà ce qui est violent! Puis défilent toutes sortes de trajectoires: celles de Pedro Páramo, de Laura Díaz, de Marcial, de Carlota. Des récits de violence qui désorientent. Des images qui brûlent un moment dans leur singularité et se recomposent dans des imaginaires communs.
 
Ce livre présente deux défilés de portraits: l’un relaie des chefs-d’œuvre de la littérature de fiction latino-américaine, l’autre reprend des récits de vie recueillis au Mexique, au Salvador, en Colombie, en Bolivie et au Brésil dans les quartiers pauvres réputés dangereux. Ces portraits s’inspirent des mondes que dépeignent Borges, Neruda, Fuentes et García Márquez dans leurs romans et de ceux que vivent au quotidien le paysan, le briquetier, le vendeur ambulant. Dans ces mondes se dévoilent des principes d’ordre, mais aussi des expressions qui les déchirent, des expressions de violences déconcertantes. En s’écartant des principes qui ordonnent la vie, en les désarmant, ces expressions deviennent politiques. Dans leurs récits, Rufina, Carlota, Angelo et les autres ne proposent pas de solutions, ils expriment les limites d’un principe, la souffrance de s’y conformer.