Qu’est-ce qui, de la vie de l’auteur, mérite d’être porté à la connaissance du public ? Quelles informations de type biographique sont susceptibles d’éclairer la compréhension d’une œuvre ? Quelle part de l’œuvre vient à son tour éclairer le parcours de l’écrivain ? Comment faire le partage entre les données rattachées à la vie « ordinaire » de l’auteur et celles, plus pertinentes pour la critique, qui relèvent du domaine de la création ?
Un survol de l’histoire de la critique littéraire confirme que cette frontière à poser entre un auteur et son œuvre est centrale au sein des débats qui ont animé les études littéraires, depuis leurs premières aspirations scientifiques jusqu’au structuralisme littéraire, et bien au delà, comme l’atteste la « résurrection » de l’auteur caractéristique de la période contemporaine.
Mesurant le caractère opératoire de la problématique vie/œuvre, les textes de ce collectif interrogent les modes suivant lesquels divers types de métadiscours (critique, (auto)biographie, journal intime, témoignage, etc.), en inférant la vie de l’œuvre et inversement, configurent l’espace interprétatif entre l’écrivain et sa production littéraire. Grâce à l’analyse de corpus de différentes époques, ces textes tendent à reconduire cette problématique vers un nouvel angle de questionnement que nous pourrions appeler le « bio-littéraire », résultante d’une équation qui tient compte de la nature complexe de l’œuvre littéraire tout comme de celle de la notion d’auteur.
Avec des textes de : Julie Aucagne, Manon Auger, Martine Boyer-Weinmann, David Christoffel, Catherine Dalpé, Robert Dion, Frances Fortier, Marina Girardin, Guillaume Paugam, Elisabeth Snyman, Sunita Subasic-Thomas.