Enfanter l’inhumain

Dyens, Ollivier, Enfanter l’inhumain, Éditions Nota bene, Fonds (sciences humaines), 2012, 180 p.
Prix : 25 $
ISBN : 978-2-89031-784-0

Nous ne sommes pas humains, nous ne sommes pas autonomes, nous n’avons aucune volonté propre. Nous émergeons, vivons, perdurons grâce à des collectivités de bactéries, d’insectes, de machines. Tels des insectes sociaux, nous créons des « nids », des « toiles », des « fourmilières » que nous appelons villes, machines, civilisations, non pas simplement parce que nous en ressentons génétiquement le besoin, mais bien parce que ces structures nous ordonnent de le faire. Nous ne sommes que mécanismes à la solde de l’évolution.

 

Enfanter l’inhumain amène donc à repenser la structure de l’humain en proposant un modèle nouveau, celui de la stigmergie, cette dernière étant la dépendance étonnante qui lie toile et araignée. Telle l’araignée et sa toile, l’humain et ses bactéries, ses villes et ses technologies s’influencent et se créent mutuellement.

 

Nous vivons en effet dans un monde où langage, représentations, technologies ; où densité, surproduction et insensé ; où virus, bactéries, collectivités nous donnent vie, nous mènent et nous guident, tout en nous invitant à agir comme catalyseur de leur émergence. Nos mains créent, puis se meuvent sous l’emprise de ces phénomènes.

 

Ollivier Dyens invite le lecteur à reformuler de façon fondamentale sa conception de l’humain et de l’humanisme et à poser son regard vers les structures étonnantes, mi-biologiques, mi-artificielles, qui fondent le matériau du vivant.