En 2002, les Éditions Nota bene publiaient le roman Mes amis d’Emmanuel Bove. François Ouellet en faisait la présentation. Deux réimpressions plus tard, le préfacier se mue en essayiste et propose un superbe texte sur l’un des écrivains français méconnus à son époque qui suscite, soixante ans plus tard, le plus d’intérêt auprès des lecteurs d’aujourd’hui.
C’est tout le mérite du travail entrepris par François Ouellet, depuis plusieurs années maintenant, puisque, après son essai D’un dieu l’autre, il nous propose aujourd’hui ce nouveau livre sur Emmanuel Bove, lequel a, au moins, deux qualités : revenir de façon plus précise, plus complète également, sur des thèses avancées naguère et considérer d’un point de vue plus englobant la situation de l’écrivain dans l’histoire de la littérature. Pour ce faire, François Ouellet a fait siennes les méthodes les plus pertinentes de la critique littéraire, depuis l’étude des sources, heureusement remise à l’honneur de nos jours, jusqu’à la lecture psychanalytique des textes, injustement décriée parfois, en passant par diverses analyses fondées sur la stylistique, la narratologie ou la phénoménologie ; que l’on ne s’y trompe pourtant pas, il n’y pas là dispersion mais, comme il le dit lui-même, souci d’« ouverture » dans un esprit proche d’Umberto Eco, qui a voulu voir dans toute entreprise littéraire une « œuvre ouverte ».