À moins d’être un Leonard Cohen, le poète doit-il répéter jusqu’à l’épuisement combien il aime et combien il aimerait être aimé tout autant en retour ? Il sait regarder autour de lui, tendre la main tout comme il sait gueuler ses détestations. Il rêve parfois, construit ses carapaces, donne la parole à qui veut se confier, prête aussi sa voix, de sorte qu’à l’usure le lecteur ne sait plus quel timbre est le sien ou tel autre. Ce brouillage profite à la confusion des haleines.
Afin d’atténuer cette confusion, le recueil est divisé en deux parties : « haleine amène » suivie de « haleine amère ». Bien malin qui saura démêler ce qui appartient en propre à chacune. Mais là aussi réside tout à la fois le secret à peine révélé du poème et l’accueil imprévisible de la lecture. D’où le titre : Doublures. Le grain de la voix porteuse est oblitéré par les sous-titres.
Il y est question de gageure, de mise, de coup de dés, du dieu Janus, du bout de la langue, de la maladie, et encore plus.
Disponible en format papier et numérique dans toutes les bonnes librairies près de chez vous.