Dimension essentielle de la pensée morale abondamment analysée au siècle des Lumières, le concept de désintéressement a été interrogé, sous son volet esthétique, par la philosophie du XIXe siècle, et dénoncé au cours des dernières décennies par les approches analytiques et esthétiques contemporaines. Concept millénaire qui n’en portait pas le nom, le désintéressement apparaît dans l’histoire des idées à la fin du XVIIe siècle et son apogée est soi-disant atteint avec la « satisfaction désintéressée » kantienne, dans un siècle qui présentait déjà une constellation d’idées regroupant le sens commun, le sens moral et la sympathie.
Ce livre esquisse un portrait du désintéressement esthétique qui documente et relativise ses différents héritages philosophiques et littéraires et tente d’établir que cette notion plurielle se conjugue dès le début avec celle de l’intérêt et jusqu’aux réflexions esthétiques actuelles sur l’environnement. Complice de la raison mais alliée de la passion, cette notion se faufile dans le présent ouvrage dans plusieurs interstices intellectuels – philosophie, littérature, théâtre, histoire de l’art et arts visuels.
Avec des textes de Marc André Bernier, Denis Dumas, Daniel Dumouchel, Suzanne Foisy, Maryvonne Saison, Claude Thérien, Josette Trépanier et Jean-Philippe Uzel.