La plupart des critiques littéraires s’entendent pour identifier le tournant des années 1940 comme un moment décisif dans l’évolution du roman québécois: c’est la fin du roman régionaliste et l’émergence du roman urbain. Cette période marque une nouvelle étape dans l’évolution du roman au Québec pour au moins une deuxième raison: l’éclosion du roman psychologique, dont l’acte de naissance est signé par Robert Charbonneau dans Ils posséderont la terre (1941). L’intériorité et l’auto-analyse allaient devenir le principe même de l’écriture, en quoi ce roman se distingue de genres voisins, comme le roman de mœurs. Aux côtés du roman de la ville, ce roman de l'intériorité offrait un autre éclairage de la modernité canadienne-française naissante, privilégiant un questionnement moral et fortement axé sur le développement identiraire du personnage à la fois dans son rapport inquiet à lui-même et dans ses relations avec les autres, en premier lieu sa famille. Les textes réunis dans ce livre examinent la constitution du roman psychologique sous ses multiples aspects, aussi bien historique et sociologique qu’esthétique et critique.
Avec des textes de Patrick Bergeron, Renald Bérubé, Michel Biron, Andrée-Anne Giguère, Patrick Guay, Cynthia Harvey, Pierre Hébert, Jean Morency, François Ouellet, Anne Marie Parent, Jacques Pelletier et Nicolas Xanthos.