Corrida pour soi seul

La Chance, Michaël, Corrida pour soi seul, Éditions Nota bene, Territoires philosophiques, 2008, 78 p.
Prix : 22 $
ISBN : 978-2-89031-638-6

Neuf exercices pour être lus et faits, pour s’inventer des rituels, pour se jouer une existence. L’auteur invite à lire cette Corrida pour soi seul comme une suite d’exercices poétiques et spirituels, par lesquels nous relevons différents défis, soit le défi d’affronter la mort et l’excès, l’ironie et la naïveté, la solitude et le désert. Dans la corrida d’une comparution devant soi, envisager sa vie sérieusement; être l’animal et aussi l’arène.

 

[extrait]

 

Ils dansent la déperdition des jours, ils sont plus vivants que nous – c’est leur habit de lumière. Puis l’Ombre s’abat brutalement, car la vie se venge de ce qui a plus d’orgueil qu’elle. La vie coule dans le sable sitôt qu’elle est divisée.
L’un reste spectateur de sa vie; l’autre reste enfoncé dans sa meurtrière. L’un s’avance et rejoue une signification qu’il ne connaît pas, l’autre éprouve une terreur sacrée, attise son angoisse à la corne de l’Ombre. […]
Folie du torero qui voudrait affronter l’Ombre sans le soutien des spectateurs. Sans ce partage de lumière, l’Ombre l’aura dévoré. Folie d’engager une corrida la nuit. Folie d’envisager la Bête dans la solitude de notre esprit.