« Le chant disparaîtra d’abord. […] La profanation sera irrémédiable. » C’est sur cette menace, qui s’est imposée à l’auteur, que s’ouvre ce second recueil de Robert Sylvestre.
Refusée, la fallacieuse tentation de «Fuir! là-bas fuir!» demeure l’exigence de tenter de percevoir ce que signifie le lieu ainsi dénudé, ce qu’il apporte. Entremêlant le personnel et le social, l’interrogation a laissé des traces que ce poète mendiant donne ici, ne serait-ce que pour rappeler que «Dans la mémoire des mondes, déliée de l’angoisse, survit la palme du sourire».
La femme qui me précédait de sa démarche de gitane troquait sa blessure pour une part de soleil.
Ma blessure s’unit à la sienne comme l’aubépine à la mer.
Bleu comme le soufre, le soleil offensa l’amertume de la nuit et sacrifia le jour.