Depuis les origines de la littérature québécoise, le genre narratif bref attire les meilleurs écrivains. C'est toutefois au XXe siècle, surtout à partir des années 1940, que la pratique se fait plus courante, plus pressante. C’est pendant cette décennie qu’Yves Thériault lance sa carrière avec ses iconoclastes Contes pour un homme seul, pendant qu'au même moment Alain Grandbois bouscule les formes convenues du récit bref avec Avant le chaos. Viennent ensuite s'ajouter une pléiade d'auteurs qui n'ont de cesse de renouveler les formes et de dire, ce faisant, un Québec en perpétuel bouleversement qui implose littéralement sous la poussée de ces artistes du fragmentaire, de la dérive formelle. Tous contribuent à traduire, sous les angles les plus variés, les états successifs de l'histoire moderne du Québec. Cette étude cherche à illustrer les multiples facettes du phénomène que représente la nouvelle, depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à l'aube du troisième millénaire.