Lumière est un mot d'aube. Elle est au présent ce que l'ombre est au passé. Lumière s'écrit la voix posée entre les couleurs. Ainsi sur nos visages d'argile l'ouvrage du matin s'élargit, l'œil veilleur parle avec le jour, le vent avec le vent. Un mot sur le vide, des vaisesaux de verre prennent le large. Au bout du geste, la ligne des ovales.

Ce long poème est un hymne à l'excès du visible, un ritiel par lequel les mots s'éploient au large du sens et se modifient au fil des clartés humaines. La bouche prend l'étendue de l'œil, les mains se déplient dans l'immédiateté du geste. Une attention grave fortifie le rare, la chambre claire porte le jour en signe d'hommage. Tout droit sur le corps, à l'âge des automnes, la lumière vient à la transparence. Dans le regard, des rondeurs, des droitures partent, viennent puis disparaissent, tels des soleils ou des lettres dans l'arrondi de la main.

Michel Côté poursuit cette recherche inlassable où la parole et le geste s'accompagnent dans l'expérience matérielle d'un territoire tracé sur le sol. À la frontière de l'éphémère, le signe et le sens soudain trouvent leur pouvoir d'habiter. Depuis le matin jusqu'au soir, pour tenir face au temps.