Armand

Bove, Emmanuel, Armand, Éditions Alias, Poche, 2007, 182 p.
Prix : 12,95 $
ISBN : 978-2-89518-242-9

Publié en 1926, Armand est l’un des romans les plus étonnants de la modernité de l’entre-deux-guerres. À la suite du succès de Mes amis, premier roman d’Emmanuel Bove, Armand venait confirmer les dons exceptionnels du romancier pour la qualité de l’observation psychologique et la finesse avec laquelle il sait débusquer les tensions et les rivalités sous la moindre parole, dans le moindre geste. Chez Bove, même les silences parlent.
L’intrigue est simple : Armand habite avec Jeanne, mais il désire Marguerite, la jeune sœur de son ami Lucien. Cependant, l’intérêt est dans la manière de dire les choses de telle façon que se trouve suggéré un curieux déterminisme qui conduit le héros à valoriser le malheur plutôt que le bonheur. Faire son malheur est une chose, le désirer en est une autre ; le premier choix répond à l’interrogation « comment ? » (séduire Marguerite), tandis que le second dévoile la question sous-jacente « pourquoi ? ». C’est dans cette question que se trouve tout l’art du romancier, qui est de montrer au lieu de dire, qui est de feindre au lieu de peindre. Bove, c’est l’art du subjectif, de la pensée souterraine, qui fait que toute relation est foncièrement caractérisée par le malentendu.

Avec une présentation de François Ouellet.

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