le gravier enregistrait jour après jour nos pas obstinés
la saison froide faisait avec sa langue de la buée bleue
mains dans les poches écharpe au cou nouée
la ronde prenait vite des allures de course sans but
les yeux pleuraient à parler tout seul dans le tourbillon du temps
ce temps qui prenait bien peu la peine de scander même
la lenteur des heures
les jeux anodins avec la petite trop petite
pour nous épauler dans le désir muet de gesticuler l'écho
de nos voix qui se répercutaient pour elles seules
carrousel sournois que ces refrains d'horloge
(p.25)