Que devient la littérature narrative québécoise depuis 1990? Les repères qui en circonscrivaient tant bien que mal les contours après la Révolution tranquille – intimisme, féminisme, migrance, américanité, etc. – résistent-ils encore en cette période qu'on tend d'abord à définir comme « contemporaine »? L'apparition de nouvelles maisons d'édition et d'une nouvelle génération d'écrivains, à côté de ceux qui poursuivent une oeuvre entamée dans les décennies 1970 et 1980 (et parfois avant), vient-elle changer radicalement la donne? Et est-ce à dire que l'incapacité de la critique à dresser un portrait cohérent de la production récente ne tiendrait pas qu'à un manque de recul mais aussi, et surtout, à l'absence d'un lieu commun fédérant les pratiques narratives au Québec?
C'est à ce type d'interrogations que tentent de répondre les textes ici rassemblés. Consacrés aux nouveaux auteurs qui colorent aujourd'hui le paysage littéraire québécois comme à ceux qui y sont déjà inscrits fermement, ils s'attachent, sinon à classer et à évaluer, du moins à dégager des paradigmes et des préoccupations qui relient les oeuvres actuelles à une histoire sans en gommer l'éventuelle nouveauté.
Il s'agit en somme d'obsever comment se continue cette expérience que l'on appelle «littérature québécoise».
Avec des textes de : Marc Arino, René Audet, David Bélanger, Mathieu Bélisle, Stefania Cubeddu-Proux, Jean-François Chassay, Robert Dion, Lise Gauvin, Louis-Daniel Godin-Ouimet, Marie-Pascale Huglo, Petr Kylousek, Vincent Lambert, Carmen Mata Barreiro, Ursula Mathis-Moser, Andrée Mercier, Élisabeth Nardout-Lafarge, Anne Martine Parent, Céline Philippe et Myriam Suchet.