L’œuvre narrative de Daniel Poliquin occupe une place importante dans la littérature contemporaine du Québec et du Canada. Animée principalement par un questionnement complexe sur l’identité et l’altérité, et portée par une langue érudite et cocasse, truculente dans les romans les plus récents, l’œuvre est appréciée par le public lecteur autant qu’elle est commentée par les spécialistes.
François Ouellet en propose une lecture orientée par une question primordiale, que l’écrivain, dans son roman La côte de sable, formule sous la forme d’un emprunt à Oscar Wilde: «Dans la littérature, il faut tuer son père». L’essayiste montre comment cette question se développe et évolue, il interroge le sens de sa représentation et expose les enjeux théoriques qui la sous-tendent depuis Temps pascal jusqu’au plus récent roman de l’auteur, La kermesse.
La fiction du héros s’offre comme une exploration heuristique d’une donnée fondamentale de la littérature et prend place dans une réflexion d’envergure sur la figure littéraire du père amorcée il y a plusieurs années, et qui est le pivot de très nombreuses lectures et analyses de François Ouellet. À ce titre, l’œuvre de Poliquin apparaît moins comme exemplaire de la représentation littéraire du père que comme une manière esthétique parmi des milliers d’autres de montrer comment la question du père est exemplaire.