Selon Heidegger, l’être est le « concept le plus universel et le plus vide. En tant que tel, il répugne à toute tentative de définition ». On peut sans doute dire la même chose de la vie.
Que doit-on comprendre au juste par l’expression « cinéma vécu » chez Pierre Perrault? Si elle a été maintes fois analysée sous l’angle de la théorie cinématographique et sous celui de la technique, cet ouvrage se propose de l’examiner du point de vue de la philosophie. Convoquant les écrits de Friedrich Nietzsche, de Quentin Meillassoux, de Michel Henry, de Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze, les auteurs cherchent à montrer que la vie se déploie chez Perrault selon deux versants principaux : la concrétisation et le devenir.
Loin de n’avoir aucun sens, l’expérience vécue paraît dès lors posséder au moins deux significations essentielles, que Perrault lui attribue autant dans ses films que dans ses essais et ses poèmes.