Poète, essayiste et psychiatre, Joël Des Rosiers est né aux Cayes (Haïti) en 1951, et vit au Québec depuis l’adolescence. Il a fait de la caye la figure la plus présente, la plus fragile et la plus émouvante de son univers poétique. «Homme de l’ex-île», il est l’auteur d’une œuvre considérée comme «l'une des plus importantes de la poésie en langue française des dix dernières années» (Jean-Jacques Thomas, Université Duke), en raison de son érudition, de sa maîtrise du langage et d'un projet poétique lucide qu'il a élaboré dans un essai intitulé Théories caraïbes. Poétique du déracinement (Triptyque, 2009 [1996]). Sa poésie est parcourue «d’un amour de la langue qui est science, médecine et sensualité» (François Hébert).
Passionné d'architecture et de peinture contemporaines, Joël Des Rosiers a parcouru le monde – du Sahel à la Chine – avant de publier des textes dans des revues telles Mœbius, Poésie I, Tribune Juive, Vice Versa, Dérives et Lettres québécoises. On a pu également lire ses essais dans des ouvrages collectifs tels Résurgences baroques (Éditions La lettre volée, Bruxelles, 2001). Depuis 1987, les Éditions Triptyque ont publié les recueils de poésie Métropolis Opéra (1987), Tribu (1990), Savanes (1993), Vétiver (1999) et Caïques (2007), ainsi que la nouvelle Un autre soleil (2007). Son livre Lettres à l’Indigène (Triptyque, 2009) se présente comme une suite de lettres d’amour adressée à une femme des îles, tantôt réelles, tantôt imaginées. «Ces lettres, rédigées dans une langue parfaitement maîtrisée, chantées comme le seraient des poèmes, ressemblent en même temps aux pages d’un journal intime dont l’auteur, paradoxalement, souhaite révéler le contenu» (Nuit Blanche). Dans son recueil Gaïac (Triptyque, 2010), il met en poèmes les figures mythiques de la femme dans des lieux de lumière. Ce sont des synesthésies où les odeurs, les formes, les couleurs se conjuguent au cours d’un voyage d’existence.
Joël Des Rosiers a participé à des rencontres de poésie dans de nombreux pays, entre autres, la France, les États-Unis, l’Argentine, en Afrique ainsi que dans les Antilles. Ses écrits jouissent d'une reconnaissance critique et académique internationale et se retrouvent dans plusieurs anthologies. Sa poésie a été mise en scène en 2004 par le Théâtre des Tarfurs à Bordeaux et en 2009 par un groupe de musique contemporaine en France.
L’œuvre de Joël Des Rosiers a reçu plusieurs honneurs. En 1990, Tribu se hissait au rang des finalistes pour le Prix littéraire du Gouverneur général, et en 1994 le Prix d'Excellence de la Ville de Laval lui est décerné pour Savanes. En 1997, l’écrivain recevait le Prix de la Société des écrivains canadiens pour Théories caraïbes. Poétique du déracinement et en 1999, Vétiver était couronné du Prix du Festival international de poésie et du Grand Prix du livre de Montréal. La traduction anglaise de Vétiver par Hugh Hazelton fut récompensée par le Prix du Gouverneur général du Canada. Son recueil Caïques a obtenu la Mention spéciale de poésie du Prix Casa de las Americas, et Métaspora. Essai sur les patries intimes (Triptyque, 2013), le prix MLA for Independant Scholars.
Le recueil de poésie, Chaux, paraît à l'automne 2015 chez Triptyque. Il est élu à l’Académie des lettres du Québec en septembre 2017. Son discours de réception, Médecine et littérature, paraît en 2019 chez Triptyque avec une présentation de l’écrivain Pierre Ouellet, et il est suivi de la publication de ses Œuvres complètes. Poèmes 1987-2015.