1964, un village dans la vallée du Saint-Laurent. La vie paisible aux Quatre Roches, encore empreinte de tradition, est soudain perturbée quand un article aux accents révolutionnaires paraît dans le journal, dans lequel l’auteur s’en prend aux patrons de la mine B.T.J., principal employeur de la région. Les mineurs seraient-ils en danger?

C’est à la suite de ce scandale que deux garçons inséparables de 12 ans, Martin Beauregard et Sylvain Chicoine, vont se trouver entraînés malgrés eux dans une expédition qui, cette fois, ne sera peut-être pas qu’un jeu.

Foulards de Mamamouchi, potions aux algues, ombres de la nuit, griffes de diablesse, pièges à ours et premiers émois de l’adolescence se donnent rendez-vous dans cette aventure qui mènera nos jeunes héros dans le secret de la mine.

[extrait]

L’installation ressemble à un haut palanquin, posé par terre plutôt que perché sur le dos d’un éléphant, et dont la litière, sur laquelle trône un maharadjah, sert de piédestal à une poupée fantoche. D’après ses lèvres charnues et la couleur de son visage, c’est une Antillaise. Parfois, j’entre avec ma mère aux Beautés Larose. Vrai, on n’y détaille aucun des vêtements qui habillent Lola (c’est le prénom clignotant sur le fronton du palanquin): des lianes, des écorces de pamplemousses, des pelures de bananes et des pelures de rien du tout, puisque, depuis que Tadoussac a inséré un jeton dans une fente du piédestal, la strip-teaseuse envoie promener chacun des atours qui recouvrent son corps en bois, tout en se désarticulant et riant à gorge déployée, comme si ses cordes vocales émettaient un enregistrement du rire de monsieur Bourgeoys.