De toute évidence, la prise de parole ne se ramène pas à l'expression d'une forme sémiotique abstraite, mais elle renvoie nécessairement à une activité particulière, qui la contraint et lui donne sens. Inversement, agir dans l'espace social mobilise bien souvent des ressources langagières qui viennent médiatiser les conduites finalisées des agents. De ce double constat découle un programme de recherche riche et stimulant, celui de la pragmatique psycho-sociale, dont l'objectif principal consiste à décrire de manière systématique les rapports complexes qui s'établissent entre les activités humaines et l'usage du langage.
Dans le but de contribuer à ce « virage actionnel » des sciences du langage, La parole en action procède à un inventaire critique des théories de l'action émanant aussi bien de la philosophie analytique, de la psychologie cognitive et de différents courants sociologiques. À partir de données empiriques attestées, l'ouvrage propose des instruments d'analyse explicites permettant de rendre compte de la dimension praxéologique des interactions verbales ainsi que des rapports que les structures du dialogue entretiennent avec la gestion des activités sociales.